NAO du 8 juin : ST refuse de discuter des salaires et se défausse sur la crise

Le 8 juin s’est tenue une réunion dite de Négociation Annuelle Obligatoire (NAO).

Nous avons posé cette question : « pouvez-vous nous apporter des précisions sur le report à octobre ? Y aura t-il rétroactivité ? « 

Et la DRH a répondu : « On n’est pas capable de le dire aujourd’hui. JM Chéry a dit qu’il fallait qu’on se revoie en octobre pour savoir s’il y aura une politique salariale et à ce moment là on parlera ou non de rétroactivité. Aujourd’hui tout est incertain mais la seule chose qui est sûre c’est que l’on vit une crise économique avec de graves conséquences; on ne sait pas dans quelle mesure l’économie va rebondir… »

Donc la direction refuse de discuter de rémunération dans les deux séances de NAO prévues le 8 et 17 juin. Elle a présenté les traditionnels bilan de la politique salariale de l’an passé, avec moins d’informations sous prétexte qu’il n’y avait pas eu d’accord d’entreprise (!)

Nous avons subi une litanie « d’arguments », de « Parce que » :

  • Parce que la situation exceptionnelle de pandémie que la planète a connue a incontestablement affaibli certains secteurs.
  • Parce que des réductions d’effectif sont d‘ores et déjà enclenchées dans certaines entreprises, parce que d’autres envisagent un chantage à la baisse de salaire pour sauvegarder leur emploi….
  • Parce que la visibilité sur la reprise est incertaine.
  • Parce que la discorde entre la Chine et les Etats Unis peut conduire à des conséquences négatives pour notre entreprise.
  • Parce que, quand il pleut à la SaintMédard, il pleut quarante jours plus tard. A moins que Barnabé, ne lui coupe l’herbe sous le pied (rajout Cgt !)

Bien sûr qu’il y a le COVID et la crise économique. Mais toutes les sociétés ne sont pas logées à la même enseigne. Il y a un monde entre l’avionique et les semi-conducteurs et ce partout dans le monde. Il y a un monde entre les petites PME fragiles et une grosse société comme ST, à la trésorerie florissante !

Et combien d’entreprises ont continué à produire comme si de rien n’était au travers de la pandémie ? 

Et voilà que maintenant, au moment où l’économie a besoin que l’on réinjecte de l’argent, du pouvoir d’achat, notre direction profite de la crise pour pénaliser ses salariés ! C’est tout à fait injustifiable.

La CGT rejette cette logique et estime à l’inverse que les salariés ont le droit d’exiger de ST la « reconnaissance de leur travail dans cette période ». La reconnaissance du travail est non seulement utile aux salariés pour leur vie, mais aussi la base de la réussite de l’entreprise et des garanties sociales du collectif.

Dans cette période de Covid 19 les salariés ont vécu des situations très diverses (télétravail  « forcé », travail obligatoire sur site même au niveau le plus critique de propagation du virus en France, placement en garde d’enfants pour pallier aux fermetures des écoles, personnes vulnérables pour qui le virus représente un risque mortel…).

L’expérience de cette crise sanitaire a démontré l’intérêt du collectif et de la solidarité qui doit conduire à une nouvelle répartition des richesses. Pour cette raison la CGT revendique encore plus fortement des augmentations générales importantes et bien sûr de façon rétroactive.

La CGT a en outre demandé l’ouverture de discussion dans plusieurs thématiques (ceci est non- exhaustif et en cours d’élaboration avec les salariés)

  • Prioritairement, la gestion de fin de carrière des séniors et de la pénibilité des postés.
  • La mise en place de la subrogation  (ce mécanisme permet le maintien du salaire en cas d’arrêt de travail pour maladie)
  • Le télétravail (réunion prévue le 30 juin a dit la direction)
  • L’égalité femmes/hommes
  • Le maintien en poste des personnes en situation de handicap
  • Plan d’embauche de jeunes et plan de transfert de compétences des anciens vers les jeunes par du tutorat; formations devant faire l’objet de nouveaux droits
  • Elaboration d’une grille de salaire et de gestion des carrières; respect des minimums par des augmentations de salaire et non des primes ;
    • La mise en place de minimums au-dessus de ceux des conventions collectives (+10%)
    • Des règles d’évolution entre les coefficients, pour un déroulement de carrière juste
    • Les plans de formation associés
    • L’augmentation de l’ancienneté au-delà de 15 ans pour les OATAM

A suivre !

 

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Une réaction

  1. Cela ne m’étonne même pas, quand il faut donner une part du gâteau même petite…. ST se défausse toujours par l’actualité de l’année. Les NAO, sont toujours un sujet sensible pour eux.

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