STMicroelectronics: risques immédiats pour l’emploi

Le congrès « SEMICON » s’est tenu à Grenoble. Il est dédié à « l’innovation et la construction du monde de demain ». Très bien. Mais jetons un coup d’oeil sur le monde d’aujourd’hui de la micro-électronique. En Asie et aux USA on investit à brassées de Milliards. Et en Europe, en France ? L’usine de Crolles 300mm, fleuron de STMicroelectronics, vient de connaître une semaine de chômage partiel. Les travaux d’extension de l’unité, au coeur du programme NANO 2017, ont été reportés. Motif : les produits ne sont pas là. 

 
Mais il y a pire. Nous craignons que les dirigeants de STMicroelectronics ne préparent une nouvelle vague de plusieurs centaines de suppressions d’emplois, y compris en France, après les milliers d’emplois supprimés en Europe et dans le monde lors de l’arrêt de STEricsson.
 
Cette crainte est basée sur les propres déclarations des dirigeants. Ceux ci ont réaffirmé, dans un Comité Central d’Entreprise tenu le 24 septembre, leur volonté de voir respecter les objectifs de rentabilité financière fixés par le PDG. Y compris pour le secteur des produits dits « logique », dont beaucoup d’activités sont en France. Or ces objectifs ne sont pas atteignables rapidement, car l’entreprise peine à se remettre de la catastrophique décision d’arrêt de STEricsson.
 
Aujourd’hui le choix est clair : respecter à court terme les objectifs financiers promis aux marchés financiers et licencier, OU avoir une stratégie de long terme de redéveloppement, notamment dans le secteur logique (téléphonie &multimedia, imageurs,, internet). Cette stratégie de ré-investissement, est indispensable pour assurer un volume de production suffisant et un développement des trois sites industriels en France, Crolles, Tours, Rousset, des sites italiens, et des centres de R&D.  
 
Elle est indispensable ET possible. Ce ne sont pas les besoins et les marchés qui manquent en micro-électronique. Quant aux moyens financiers, ST dispose en propre de 360 Millions de $, qu’elle peut affecter à l’investissement plutôt que de les distribuer en dividendes, de plus de 200 Millions €(rien que pour la France) de subventions publiques, et d’une forte capacité d’endettement. Ces ressources propres de l’entreprise doivent être complétées par une action bien plus vigoureuse de l’Europe et des Etats français et italiens.
 
Enfin nous soulignons la nécessité de changer l’équipe dirigeante et les modes de fonctionnement de l’entreprise, pour sortir d’une logique de court terme et batir une stratégie industrielle, en s’appuyant sur les propositions et savoir-faire des salariés.
 
L’Etat actionnaire, le gouvernement, sont directement concernés par ce choix. Ils doivent agir sans tarder.
 
CGT STMICROELECTRONICS LE 9 OCTOBRE 2014
 
CONTACT Marc Leroux 06 86 26 43 03, délégué syndical central
 
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