TSMC, la course en tête… et l’Europe ? et la France ?

Dans un article de « L’Usine Nouvelle », R.Loukil détaille le gigantesque programme d’investissement engage par TSMC.

« Pour la deuxième année consécutive, TSMC compte accélérer fortement ses investissements. (…) En 2022, TSMC prévoit d’engloutir 40 à 44 milliards de dollars (35 à 38 milliards d’euros), un record pour les entreprises de cette industrie. L’effort est exceptionnel. Il s’inscrit dans une période tout aussi inédite, marquée par une envolée de la demande de semi-conducteurs sur fond de pénurie et de hausse des prix. (…) Les investissements de TSMC visent à préparer les deux prochaines générations technologiques de 3 et 2 nanomètres, à augmenter les capacités de production des technologies actuelles avancées de 7 et 5 nanomètres et à accroître aussi celles des technologies matures à partir de 28 nanomètres, comme celles utilisées dans l’automobile. Le groupe taïwanais est également engagé dans la création d’ici à 2024 de deux nouvelles usines en dehors de Taïwan, l’une aux Etats-Unis, l’autre au Japon en coentreprise avec son plus gros client japonais, Sony. Et il étudie la possibilité d’établir une usine en Allemagne pour servir les clients européens dans l’automobile. »

article complet :UN_TSMC_15012022

« Le Monde » revient lui aussi sur ce « deluge d’investissements », et sur les conséquences pour l’Europe, sous la plume de P.Escande :

« Mais cette croissance ne sera pas pour tout le monde. Car ce déluge d’investissement va écraser la concurrence. Ce qui portera la croissance future et les bénéfices sera le très haut de gamme : ces puces si fines et complexes à fabriquer qu’une seule usine coûte de 10 milliards à 20 milliards de dollars d’investissement. En replaçant la barre encore plus haut, la firme veut distancer Intel, qui, pour rattraper son retard, a prévu d’investir « seulement » de 25 milliards à 28 milliards en 2022, et aussi Samsung, qui reste cependant indétrônable sur le marché des mémoires. Cela laisse très peu d’oxygène pour l’Europe, qui a fait des semi-conducteurs l’une de ses priorités industrielles, comme l’a rappelé jeudi le ministre de l’économie français, Bruno Le Maire. Son ambition de produire 20 % des semi-conducteurs dans le monde, contre 10 % aujourd’hui, s’éloigne. A moins qu’elle persuade le même TSMC d’ouvrir une usine sur le Vieux Continent. Mais cela lui coûtera cher. »

article complet : article_Le Monde – Le déluge d’investissements du taïwanais TSMC va écraser la concurrence

Comme le dit M.Escande, « l’ambition » de l’Europe s’éloigne. Mais y a t’il eu jamais une telle « ambition » ? Seule l’Allemagne semble s’intéresser quelque peu aux propositions de M.Breton. En France, on semble plutôt réfléchir « petit », c’est à dire à ce qui peut servir à court terme notre industrie automobile. Quant à STMicroelectronics, elle reste fondalement rivée à sa stratégie d’avant-crise. Se developper sur de grosses niches, loin des technologies les plus en pointe dans le coeur du numérique.

 

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