1600 nouveaux postes supprimés dans le monde, dont 600 environ en Europe. Une incertitude sur 200 autres emplois.
Tel est le dernier épisode de la désastreuse aventure de STEricsson. Après des milliers d’autres qui ont jalonné le parcours de cette entreprise depuis sa création. Outre les suppressions d’emplois, quel gâchis, quel gaspillage du travail de milliers de personnes depuis quatre ans, alors même que des résultats tangibles apparaissaient !
Un désastre social et économique, car la disparition de STEricsson aboutit à ce que l’Europe soit quasi absente de la production du principal segment des puces numériques, le cœur de la téléphonie mobile. Le téléphone mobile, moyen de communication que la population mondiale s’est appropriée, qu’on le veuille ou non, comme d’un produit de première nécessite.
Un gâchis malheureusement en ligne avec les politiques d’austérité et de baisse des investissements pratiquées par les gouvernements en Europe, dont la France et l’Italie.
Concernant la France, la direction annonce la reprise par STMicroelectronics de l’ensemble des salariés de STEricsson, basés à Grenoble, Le Mans, et Rennes . Cette mesure dont il faudra suivre avec vigilance l’application concrète, est le minimum attendu par les salariés de STEricsson. La CGT avait développé une forte campagne en ce sens, avec plusieurs manifestations et actions des salariés, interpellant le gouvernement depuis le 10 décembre.
Mais un grand flou persiste sur l’activité économique concrète qui sera proposée à ces salariés pour assurer un avenir économique durable de STMicroelectronics. La direction envisage avant tout un renforcement des activités existantes de STMicroelectronics. Il y a certes des besoins importants, qui auraient du d’ailleurs être couverts auparavant.
Mais la CGT rejette la stratégie de « niches » adoptée par le management, et validée à ce jour par le gouvernement.
On ne peut renoncer au cœur de la téléphonie mobile. Ce marché, qui couvre des besoins très importants et en expansion, est essentiel. En lui-même, et aussi pour son lien (« convergence ») avec les autres secteurs du numérique. Enfin, parce qu’il utilise les technologies de fabrication les plus avancées et parce qu’il génère une charge industrielle forte.
Renoncer à la téléphonie mobile, c’est affaiblir toute l’activité numérique à Grenoble, et l’outil industriel, notamment Crolles. Mais c’est aussi par ricochet affaiblir les autres sites de ST, qui seront mis à contribution pour limiter les dégâts en Isère. C’est au total perdre des milliers d’emplois et de fortes richesses qui pourraient être produites en France et en Europe.
En conséquence de ce lourd bilan la CGT demande :
- le départ du PDG de STMicroelectronics
- un retour à une stratégie de développement dans tous les segments, dont le numérique et la téléphonie, accompagné d’un réinvestissement industriel
Ceci concerne au premier chef le gouvernement, puisque l’Etat actionnaire a un rôle majeur à ST. Ceci concerne aussi les autorités européennes.