Si on parlait du « coût » du capital ?
On nous serine constamment avec le « coût-trop-haut-du-travail » pour justifier les salaires médiocres et le grignotage des conquêtes sociales. On stigmatise le travail, créateur de richesses, et on est muet sur le « coût du capital » ! La CGT lance une campagne nationale pour rétablir la vérité. Plusieurs points seront abordés :
- Le partage des richesses : en 1981, la masse salariale représentait 72,9% de la valeur ajoutée (la richesse nouvelle produite) contre 66,6% aujourd’hui.
- La financiarisation de l’économie : les dividendes représentaient 3% de la richesse nationale en 1980, contre 9% aujourd’hui ! En 2012, les entreprises ont déboursé deux fois plus pour leurs frais financiers que pour les cotisations à la Sécurité Sociale.
- La productivité horaire des salariés français : elle a augmenté de 36% entre 1995 et 2011 La pression sur les salaires : le coût salarial a baissé de 0.5% par an en moyenne entre 1998 et 2008
- La baisse des investissements productifs : les dépenses R&D représentaient 44% des dividendes en 1992, contre 25% aujourd’hui.
Cette situation nationale se retrouve dans chaque entreprise. C’est le cas à ST. La CGT entend préparer dès maintenant les Négociations Annuelles Obligatoires qui n’ont souvent de « négociation » que le nom.
Dans ce premier tract nous abordons la question du respect des minima salariaux. Nous publierons ensuite quelques données (minis, statistiques salariales etc.) donnant des éléments de repère.
Puis nous ferons des propositions pour une réelle politique salariale à ST.
Des salariés au-dessous des minima ? C’est possible à ST !
Les délégués du personnel CGT ont posé dans les sites où ils sont présents quelques questions :
« Pour atteindre les minimums conventionnels, combien de réajustements en fin d’année (par prime) avez-vous effectué dans chaque catégorie professionnelle (IC, ATAM, Opérateurs) fin 2011, fin 2012 ? »
- Rousset : Une vingtaine de cadres.
- Grenoble : 7 salariés ont reçus une prime de régularisation début 2012. 24 salariés ont reçu une prime de régularisation début 2013.
- Paris – Le Mans : 2 Ingé & Cadres en 2011, 2 autres I&C – en 2012, au Mans
- Tours : En 2012 nous avons réajusté 12 ingénieurs et 10 ATAM, pas d’opérateurs
- Crolles 200 : 2011 , 2 non cadres et 7 cadres – 2012, 2 non cadres et 9 cadres
- Crolles 300 : 2011, 3 non cadres, 8 ingénieurs et cadres -2012, 1 non cadre, 12 ingénieurs et cadres
« Quels étaient les montants de ces réajustements ? »
- Rousset : Cela reste confidentiel
- Grenoble : Pour 2012 (régul. 2011) les montants des primes de régularisation allaient de 51 à 457 €
- Pour 2013 (régul. 2012) les montants des primes sont répartis comme suit :
- De 15 € à 1000 € = 16 salariés
- De 1001 € à 3000 € = 5 salariés
- > à 3001 € = 3 salariés
- Paris – Le Mans : Entre 1 et 2%, par prime, pas par augmentation de salaire
Tours : Ces réajustements sont variables entre 300 et 3000/4000 € par an. - Crolles200 : pas suivi
« Combien de salariés se situent entre le minimum conventionnel et ce mini+5% en fin 2012, par catégorie professionnelle ? »
- Rousset, Crolles, Tours, Paris, Grenoble : Nous n’avons pas ce type d’information.
« COMPARATIO», drôle de référence…
- aux critères de calcul obscurs
- qui bouge d’une année sur l’autre
- qui n’est pas pour les salariés une garantie similaire aux minima de la Convention collective
- dont la valeur par JG est inconnue du commun des ingénieurs et cadres
- valable pour un JG et non pour une qualification/compétence professionnelle acquise
Bref une « référence » qui fait croire qu’elle en est une pour les salariés et leur besoin de reconnaissance mais qui en fait en est une pour les directions afin de contrôler leur masse salariale par rapport à la compétition !
Primes et minima
Pour comparer nos salaires aux « minima conventionnels », sont inclus pour ST :
– Salaire de base
– Prime RTT
– Indemnité de CP (et 1/10ème CP)
– Prime variable (IEP, VIP, P-VIP)
– Primes de résultat telles que la prime industrielle, celle de production
– Prime d’équipe
– Prime de mobilité
– Heures supplémentaires
– 13ème mois
Sont exclus les éléments suivants :
– Prime de brevet, d’ancienneté
– Remboursement de frais
– Prime exceptionnelle
– Indemnité de panier
– Intéressement, participation
Comme on le voit, ce n’est pas simple et cela vide de sens en bonne partie la notion de minima.
« pour les OATAM, utilisez-vous les primes d’équipe pour effectuer la comparaison » ?
- Rousset : Non
- Grenoble : Nous vous confirmons que cette prime est incluse dans le calcul des minima.
- Tours : Non les primes d’équipes ne sont pas intégrées à l’assiette de comparaison
- Crolles200 : Fait partie du tableau des éléments pouvant être inclus dans l’assiette de comparaison pour les OATAM.
Peu clair… Or l’enjeu est de taille. Pour un posté de Nuit, la prime représente 30% du salaire.
Quelques dizaines de salariés ont donc dû être réajustés pour atteindre les minimums. C’est un indice inquiétant sur le niveau des salaires. Dommage que la direction n’ait pas voulu répondre à la question « combien de salariés se situent entre le mini et le mini+5% »…
Arnaque des « comparatios », « anciens » ayant des primes à la place des augmentations, primes prises en compte pour la comparaison aux minimums, réajustements effectués sur le budget des augmentations, minimums de JG disparus, mérite compensant à peine l’inflation, modalités des EPA contestables…
La liste est longue des problèmes. Tout cela concourt au tassement de nos salaires.
Dans l’ensemble de la branche métallurgie, la CGT revendique une grille unique pour toutes les catégories professionnelles. Dans le cadre de cette démarche nous proposons à ST un accord d’entreprise créant une grille spécifique de minimums améliorés par rapport aux Conventions Collectives, obligatoires à respecter, avec une assiette correcte. Et avec des règles d’évolution entre coefficients, autres que le simple arbitraire.