Le 2 septembre s’est tenue une réunion « d’information » syndicats-direction de ST France sur le Covid, suite à la publication du nouveau protocole gouvernemental.
protocole-national-sante-securite-en-entreprise__31_aout_2020
Voici les principaux points abordés :
Port du masque
La direction veut appliquer très strictement le nouveau protocole en faisant porter le masque partout, sauf dans les bureaux attribués nominativement (à confirmer).
Point inattendu et qui va poser beaucoup de problèmes : elle dit que le protocole impose le port du masque dans les salles-blanches de Crolles et Rousset en plus des tenues actuelles (cagoules) qui intègrent une protection contre les postillons de salive; inattendu car la direction avait toujours affirmé que les flux luminaires protégeaient de la contamination !
Interpellée par la CGT la direction maintient ce point de vue, dit que le gouvernement n’a pas pris en compte la spécificité de ST et qu’elle essaie d’obtenir une dérogation. Mais que dans l’attente elle serait obligée d’imposer le masque d’ici la fin de la semaine. Face à cette contrainte supplémentaire elle ne prévoit aucune mesure de compensation, comme des pauses en plus par exemple !
Elle ne prévoit pas de mesures nouvelles pour limiter les croisements entre équipes. Rappelons qu’il n’y qu’à Crolles qu’existe une organisation de ce type, suite à notre action; grâce à une petite réduction du temps de travail, les entrées-sorties sont décalées sans contraintes supplémentaires pour les salariés.
Personnes vulnérables
personnes_vulnérables_31082020
Application stricte du nouveau décret – paru le 31/8 pour une entrée en vigueur le 1/9 ! – qui restreint fortement les cas où on est vulnérable. Tolérance d’un jour payé pour que les salariés concernés rejoignent leur poste. Le DRH France estime « que personne n’est censé ignorer la loi » !!! Dans le nouveau décret, le médecin personnel peut faire un arrêt de travail s’il juge que le salarié court un risque trop grand, même s’il n’est plus dans la liste restreinte.
Interrogée sur la situation des femmes enceintes, la direction qui n’avait pas prévu cette exception, dit qu’elle va réfléchir.
Elle refuse de compléter les salaires des personnes qui restent « vulnérables » en chômage partiel. Pourtant ces cas vont devenir très minoritaires.
Télétravail
La direction bloque : elle ne veut mettre en place un télétravail « Covid » que dans les zones rouges, uniquement dans les secteurs concernés par l’accord télétravail actuel, et dans des proportions limitées (en gros 1 à 2 jours par rotation).
Aucune anticipation donc. ST préfère attendre qu’on passe au rouge plutôt que d’agir pour contribuer à éviter l’extension de l’épidémie. Le champ d’application est beaucoup trop restreint. Et le nombre de jours trop faible.
L’angoisse de payer des salariés au Bahamas, un fantasme de notre PDG, prime sur la santé des salariés. D’ailleurs actuellement quand un salarié demande un jour de télétravail, il reçoit une confirmation ou un refus de congé… la direction admet qu’il s’agit d’un abus de langage et doit faire rectifier ce point.
Parents
Dès le premier jour de la rentrée, des écoles et collèges ont commencé à fermer totalement ou partiellement. Ceci va s’étendre inévitablement. Des salariés parents vont donc se retrouver obligés de garder leurs enfants.
Nous avons demandé des jours de congés supplémentaires « spécial Covid » si cette situation se produit.
Pour la direction il est urgent d’attendre ce que va faire le gouvernement. Lequel envisagerait soit un congé parental (mais quelle rénumération ?) soit la remise en place d’un chômage partiel spécifique. D’ailleurs la direction dit que si un cas se présentait à ST, elle serait en mesure de réactiver le chômage partiel si la demande lui était faite pour un salarié non éligible au télétravail…
Cette réunion n’a pas été constructive. Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine pour voir si un accord d’entreprise est possible pour toutes ces situations.
A ce jour on constate que la direction fait le minimum en terme de mesures collectives d’organisation du travail ou de droits permettant aux salariés de faire face à l’épidémie. Le port du masque est la seule mesure.
Pourtant le protocole (Titre III) précise que les « Equipements de protection individuels EPI (masques) ne devaient être utilisés qu’en dernier recours, lorsqu’il est impossible de recourir à une solution de protection collective de nature technique (écrans physiques, espacement des postes de travail etc.) ou organisationnelle (décalage des horaires, dédoublement des équipes etc.) ou lorsque cette dernière ne suffit pas à elle seule pour protéger le travailleur »