T.Breton à Crolles, ça bouge un peu sur les projets européens

Ci-dessous deux articles très intéressants de l’Usine Nouvelle :

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Suite à sa visite à Crolles, T.Breton a annoncé que STMicro rejoindrait bientôt l’alliance européenne pour la relance de l’industrie de puces. Mais on n’est pas au bout du chemin. Si on lit les deux articles de R.Loukil dans l’Usine Nouvelle on voit que le débat persiste entre M.Breton (et ASML ou l’IMEC par exemple) qui veut vraiment que l’Europe renoue avec les technologies les plus avancées (en s’alliant avec TSMC Samsung ou Intel) et le PDG de ST, qui veut surtout continuer son bonhomme de chemin, en cultivant des secteurs moins avancés technologiquement mais rentables… D’où cette idée d’un plan sur deux « pieds » esquissée dans l’article.

« L’écosystème de Grenoble va mobiliser ses forces tout particulièrement sur la
technologie FD-SOI, qui consiste à construire les puces sur substrat de silicium sur
isolant, la spécialité de Soitec, au lieu et place du substrat traditionnel de silicium
massif. Cette technologie a été développée conjointement par le CEA-Leti, Soitec et
STMicroelectronics avant d’être reprise en production par deux fondeurs de puces, le
sud-coréen Samsung et l’américain GlobalFoundries. L’Imec en Belgique concentrera,
lui, ses travaux avec notamment le néerlandais ASML, leader mondial de la lithographie, sur la technologie FinFET qui utilise une structure de transistor 3D pour poursuivre la miniaturisation. »

Comme on le voit, les choses bougent un peu. Rappelons quelques points :

  •  La CGT n’avait décidément pas tort quand elle s’était opposée à l’abandon, dans les années 2010, des secteurs avancés (en terme de produits et de technologie) de ST; si on nous avait écouté à ce moment, on en serait pas là maintenant ! En mettant des moyens à ce moment là, on aurait pu à la fois avoir les succès actuels de ST dans certains domaines et le maintien du savoir-faire dans les technologies de pointe
  • Le PDG de ST s’appuie sur ces succès de ST ces dernières années pour refuser le retour dans les technos les plus avancées; il devrait se rendre compte que le monde change et qu’il n’est plus possible pour l’Europe d’être totalement dépendante dans le secteur clef des semi-conducteurs. De plus y compris pour les secteurs où ST intervient, la maitrise de ces technologies sera bientôt indispensable.
  • Bref il ne faudrait pas que cette idée des deux pieds – en soit tout à fait juste – ne se traduise par quelques subventions supplémentaires récoltées par ST…  (dont une partie va de facto aux actionnaires et dirigeants ) sans que l’entreprise s’investisse réellement dans le retour nécessaire de l’Europe dans les technologies et les produits les plus avancés.

Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là…

https://stmicro.reference-syndicale.fr/2021/03/26/micro-electronique-un-brin-dhistoire/

 

 

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