Article de Usine Digital
« Le numérique est un sujet décisif », a insisté Ursula von der Leyen dans son discours annuel sur l’état de l’Union européenne, au cas où cela n’aurait pas été clair malgré la multiplication des règlements en cours d’élaboration (Digital Markets Act, Digital Services Act, Artificial Intelligence Act). Elle a réitéré l’importance d’investir dans la souveraineté numérique européenne.
A ce titre, la présidente de la Commission européenne a consacré une partie de son exposé aux semi-conducteurs, « ces petites puces qui font tout fonctionner, des smartphones et des trottinettes électriques aux trains et aux usines. Il n’y a pas de numérique sans puces ». Un marché sur lequel la part de l’Europe dans la conception et la production mondiales a diminué.
Sécuriser l’approvisionnement de l’UE
Dans le contexte actuel de pénurie de semi-conducteurs, Ursula von der Leyen a souligné la nécessité pour l’Union européenne de remédier à sa dépendance vis-à-vis de l’Asie. Pour la présidente, « ce n’est pas seulement une question de compétitivité, mais aussi de souveraineté numérique ».
Aussi a-t-elle annoncé un projet de législation européenne sur les puces (European Chips Act). « L’objectif est de créer un écosystème européen à la pointe de la technologie, incluant la production. Ce qui sécurisera notre approvisionnement et ouvrira de nouveaux marchés pour la tech européenne. »
Recherche, production, sourcing
Et d’ajouter : « Oui, il s’agit d’une tâche ardue. Et je sais que certains pensent que c’est inatteignable. Mais ils disaient la même chose de Galileo il y a 20 ans. Et aujourd’hui, les satellites européens fournissent un système de navigation à plus de 2 milliards de smartphones dans le monde. Nous sommes des leaders mondiaux. Alors faisons à nouveau preuve d’audace, cette fois dans les semi-conducteurs. »
Le commissaire européen au marché intérieur, le Français Thierry Breton, cité par TechCrunch, a précisé en marge du discours que la stratégie européenne sur les semi-conducteurs comprendrait trois volets : la recherche, les capacités de production, et la coopération internationale, notamment dans le but de diversifier les sources d’approvisionnement.
Dans une réaction officielle, Intel s’est félicité de l’annonce de la Commission européenne, l’entreprise ayant prévu d’implanter une usine en Europe.