Pourquoi la CGT dit non, à l’accord de méthode ST sur le déploiement de la Nouvelle Convention Collective

La Nouvelle Convention Collective Nationale de la Métallurgie du 7 février 2022 et ses avenants de juillet 2022 n’ont pas été ratifiés par la CGT. Cette absence de signature illustre ainsi le profond désaccord de notre organisation avec les principes portés par ce document. Dans ce texte, nous ne retrouvons pas l’ensemble des dimensions annoncées dans l’objectif affiché du patronat, à savoir : “construire un cadre conventionnel plus simple, plus accessible, plus juste, socialement et économiquement plus performant, au service du développement et de l’excellence de l’industrie”.

Toutefois, cette Nouvelle Convention Collective Nationale ayant obtenu un nombre suffisant de signatures, elle s’appliquera dans les prochains mois. Dans ce contexte la direction de ST Microelectronics propose un accord de méthodes aux Organisations Syndicales Représentatives relatif à son déploiement et qui doit  accompagner sa mise en œuvre.

La CGT ST Microelectronics a participé aux différentes réunions de négociations en étant force de propositions. Pourtant aucuns de nos principaux amendements n’ont été retenus.

–           Par exemple, cet accord interdit aux Organisations Syndicales signataires d’avoir des échanges avec les salariés concernés sur les fiches emploi qui seraient présentées à ces Organisations Syndicales.

–           Un autre point bloquant est l’absence de voie de recours pour les salariés qui souhaiteraient faire valoir de justes corrections de leur fiche emploi.

Nous considérons que cette Nouvelle Convention Collective Nationale constitue un changement majeur dans la vie des salariés et doit être l’occasion de nouer un dialogue fort avec ceux-ci.

L’accord de méthode proposé par ST ne prévoit qu’une phase unilatérale de présentation au salarié de sa fiche emploi par son manager sans possibilité pour le salarié de pourvoir la faire corriger.

Cette Nouvelle Convention Collective Nationale modifie considérablement le positionnement des salariés à travers une refonte du système des qualifications et de la reconnaissance des diplômes.

Nous avons bien noté le discours de la direction affirmant que « rien n’impose à l’employeur d’associer qui que ce soit, ni salariés, ni Organisations syndicales, ni les représentants du personnel, en particulier lors de la rédaction des fiches emploi. »

Nous restons convaincus que ce point sera, s’il n’est pas totalement transparent, une source de conflits majeurs entre salariés, salariés et managers, ou salarié et direction.

Il est pour nous inconcevable que cette “cotation” de fiche emploi ne se fasse pas dans une totale transparence pour les salariés.

Nous alertons sur la pratique de ST d’exclusion des Organisations Syndicales non-signataires des commissions de suivi, d’interprétation mises en place dans les accords d’entreprise de ST.

Cette pratique exclue la masse des salariés que les organisations non-signataire représentent.

 

Nous n’adhérons pas au texte proposé, mais la CGT restera tout au long du processus un interlocuteur des salariés. Conformément à nos engagements, nous nous ferons le relais des salariés face à un projet qui impactera fortement leurs vies professionnelles car nous n’accompagnons pas cette convention collective.

Privé la CGT d’accès aux informations et aux ressources qui vont être mises à la disposition des organisations signataires ne peut-être que préjudiciable pour l’ensemble des salariés.

Nous profitons également de cet avis pour vous informer que l’attribution de moyens syndicaux supplémentaires sous réserve de signature nous interpelle.

A l’issue de ce travail et au vu des éléments exposés ci-dessus, la CGT ne signera pas l’accord de méthode proposé et donne un avis défavorable.

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