Le 4 mai, le chroniqueur Manner a pondu un de ses articles provocateurs qui le font vivre, intitulé « Good Bye Crolles ». Il n’y a rien de neuf dans cet article, puisqu’il ne fait que « mettre en valeur » la décision de ST de ne plus investir au-dessous du 14 nm.
Décision répétée lors de la dernière conférence de presse de M. Bozzoti. De là Manner en conclut que le processus de fermeture de Crolles est enclenché.. Bien sûr, cette conclusion est exagérée, car Crolles peut au contraire subsister et aspirer la production d’autres sites.
Mais sur le fond, l’article a le mérite de mettre l’accent sur le point sensible : si cette annonce devient réalité, l’Europe et la France perdront la maîtrise de l’indépendance technologique en micro-électronique. Or le soutien des Etats à ST (et par exemple les subventions qu’elle reçoit) était principalement lié à cet objectif.
De fil en aiguille, d’arrêt de ST-Ericsson à la panne actuelle du secteur logique de ST qui accumule les déconvenues, de sous-investissement en sous-investissement,… on en arrive à la remise en question complète de la mission de ST, avec ses conséquences prévisibles, si on n’inverse pas la tendance, en terme d’emplois. On a vu que les problèmes s’étendent aussi au secteur des MEMS où ST a perdu sa position de leader.
Quant à la position du PDG, elle est immuable (cf: discours lors des comptes de Q1) : aucun changement de stratégie, mais encore plus de vissage des coûts (donc des salaires et associés) comme unique solution. Ca nous annonce du beau sur les salaires et l’intéressement par exemple. Et encore plus grave, cette « stratégie » est responsable des déconvenues observées dans les ventes.
Dans le contexte actuel, il est probable que dans les hautes sphères (au niveau des Etats actionnaires) on soit en train de « chercher des solutions »… Regardons ce qui se passe avec NXP-Freescale, Alcatel-Nokia, Areva…
Il est vraiment indispensable que l’on se fasse entendre plus fort – mieux qu’avant – en exigeant un changement de stratégie.
Auprès des Etats actionnaires Français et Italiens, si possible ensemble avec les collègues italiens, puisque le pacte d’actionnaire est commun aux deux Etats.
Les deux thèmes sociaux et avenir sont de plus en plus mélangés (comme dans la journée d’action du 30 avril) car de toute façon avec la stratégie économique actuelle, il n’y a pas grand- chose à espérer sur le plan social.