Rencontre CGT-CFDT-CGC-UNSA et cabinet de Macron (chef de cabinet, conseiller qui suit le dossier, conseiller spécial en relation avec les syndicats et les dossiers de restructuration)
Les syndicats ont remis la pétition signée par 4300 salariés à ST France.
Ils ont rappelé leur analyse et propositions :
- Même si le numérique est un problème central pour ST, c’est tout ST qui ne va pas bien
- La coupure EPS–SPA , recoupant la coupure France –Italie est une grave erreur. Il faut renforcer les liens. Tous les produits de ST ont besoin du numérique de façon croissante.
- Il n’est pas possible de développer une stratégie de long terme avec une « roadmap » qui s’arrête dans moins de 5 ans. L’indépendance stratégique française et européenne est en jeu.
- En mobilisant les sommes versées en dividendes et en utilisant sa capacité d’endettement, ST peut déjà repartir de l’avant, en donnant des moyens à toutes ses activités.
- Le numérique actuel (décodeurs etc.) doit être conservé, et il existe de nouveaux secteurs où utiliser les savoir-faire des salariés
- Une initiative européenne est nécessaire pour coordonner une relance de la micro-électronique, en terme de produits et de technologies.
- Il y a une grande crise de confiance vis à vis de la direction de ST. Une large majorité des salariés de ST ne sont pas d’accord avec la manière dont l’entreprise est conduite. Il faut changer le haut management.
Réponses du gouvernement
- Le dossier a peu évolué depuis mai. Peu de visibilité sur les prochaines échéances.
- ST est une entreprise qui a une valeur stratégique. C’est un enjeu de souveraineté française et européenne, ce qui explique que l’Etat ait investi des centaines de millions d’euros et qu’il ait refusé jusqu’à ce jour une restructuration depuis les annonces de M. Bozotti en mai dernier.
- Le gouvernement est cependant obligé de constater que ces dernières années la partie numérique va mal et fait de lourdes pertes ; il est donc nécessaire de discuter de la stratégie avec la direction, pour voir la meilleure direction à prendre.
- Notre priorité est de discuter avec l’État italien pour avoir une position commune. Des premiers contacts ont eu lieu. D’autres sont prévus.
- Ensuite, en tant qu’actionnaire, une discussion stratégique avec la direction de ST a été demandée. Il ne faut pas commencer par dire « on taille », mais présenter d’abord une stratégie offensive.
- L’État Français ne recherche pas des dividendes.
- Concernant la relance européenne, elle est souhaitable, mais il y a des difficultés.
Dans la discussion plusieurs points ont été abordés, dont les liens entre la micro-électronique et les industries en aval, entre le « Numérique » et les puces numériques ; l’indépendance technologique, la situation de la partie numérique actuelle de ST ; les liens avec l’Italie et l’Europe. Nous avons aussi posé la question suivante :
Question : Que va-t-il se passer en octobre où ST annonce un « point d’étape » ? ST peut- elle annoncer des restructurations sans votre accord ?
Réponse : « Normalement non ». Nous avons fixé des bornes, demandé la présentation préalable d’un plan stratégique offensif, qui devrait repasser en conseil de surveillance avant des annonces.
En conclusion le Ministère a dit qu’il fixerait un nouveau rendez-vous en octobre.