Des négociations baptisées QVT2 (Qualité de Vie au Travail partie 2) vont commencer. Nous allons y revenir dans plusieurs articles (historique, revendications…). Pour commencer nous re-publions le texte d’un tract rédigé par la CGT de ST-Crolles avant le Covid. Il s’intéresse à l’expression « QVT » et à ce qu’elle cache…
“QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL” UNE BELLE EXPRESSION POUR MASQUER LA RÉALITÉ DES CONDITIONS DE TRAVAIL ?
A l’origine
Tout comme la notion de qualité de vie (QV) promue par la sociologie américaine des années 1950, celle de la qualité de vie au travail (“Quality of work life”), forgée par Irvong Bluestone une décennie plus tard, semble ouvrir la voie à une philosophie de l’émancipation de l’individu et de la libération de ses énergies au service de la performance organisationnelle et du fonctionnement global de la société
La première conférence internationale sur la qualité de vie au travail s’est tenue dans l’état de New-York en 1972.
Ce que dit la loi
En France, l’Accord National Interprofessionnel du 19 juin 2013 définit conventionnellement la qualité de vie au travail comme : “sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement, qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation”.
Ce que dit ST
Un accord d’entreprise relatif à la qualité de vie au travail a été signé le 21 mai 2019 dont l’objectif est décrit de manièe suivante : “Les présentes dispositions ainsi que celles à venir visent ainsi à contribuer au bien-êre des salariés, à définir des mesures de prévention des risques pour la santé physique et mentale et, à agir pour placer les salariés dans des conditions favorables à la performance individuelle et collective pour l’entreprise.”.
Pour rappel, dans cet accord d’entreprise, ST sans la campagne mené par la CGT auprès des salariée-s, aurait intégré la possibilité d’imposer de travailler le samedi pour les I&C au forfait jours. Travailler le samedi a t-il vocation à contribuer au bien-être des salariée-s ?
Ce que dit la CGT
➢ Attention à l’évolution du langage
Lorsque les entreprises licencient des salarié.e.s, on ne parle plus de plan de licenciement mais de « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE).
De la même manière, “la souffrance au travail” dans les années 90 a basculé vers les “risques psychosociaux” dans les années 2000 pour de nouveau basculer aujourd’hui vers la “qualité de vie au travail”.
En clair : l’expression positive de “qualité de vie au travail” représente une dénégation des difficultés et des contraintes des salarié.e.s.
➢ Porter la “qualité du travail”, plus que la “qualité de vie au travail”
L’enjeu est la qualité du travail, la possibilité de réaliser un travail de qualité C’est de çela que les salarié.e.s ont besoin et c’est cela qu’on leur permet de moins en moins. L’expression “qualité de vie au travail” est un rideau de fumée qui interdit de questionner l’organisation du travail alors que la pression aux objectifs ne cesse de s’accentuer, qu’à coups de procédures l’autonomie des salarié.e.s se réduit et que les collectifs de travail se dissolvent.