Plusieurs articles récents sont parus sur la possibilité que l’Europe relance son industrie de la microélectronique. Celui d’Usine Nouvelle est le plus complet :
Et si l’Europe se dotait d’une fonderie avancée de puces _ – Electronique
Parfois l’histoire semble se répéter, ainsi que le montre l’article suivant :
Un petit rappel historique s’impose donc :
Il fut un temps où STMicroelectronics (en alliance notamment avec le CEA) était dans la course de la R&D technologique avancée. Elle possédait alors un secteur produits numériques avancés, et surtout avait créé une société commune avec Ericsson, STEricsson, présente dans les circuits « coeur » des smartphones.
Tout ceci a été stoppé en deux temps. Tout d’abord par l’arrêt de STEricsson, en 2013, puis par celui du secteur numérique avancé de ST en 2016. .
STMicroelectronics, en tant qu’entreprise, s’est bien sortie de cette crise, notamment parce qu’une bonne partie des forces vives du numérique a été reconvertie dans d’autres secteurs. Et parce que l’entreprise avait des points forts qui ont été développés.
Mais au passage, l’Europe (dont la France) a lâché prise dans les technologies de pointe. En production et en R&D technologique. Nous en sommes donc au 28nm quand TSMC, Samsung ou Intel tutoient les 5 ou 7 nanomètres.
Lors de l’arrêt rappelé plus haut, la CGT et d’autres acteurs y compris gouvernementaux, défendaient le choix de maintenir cette partie avancée. Cela aurait nécessité un gros effort d’investissement des Etats européens. Qui n’a pas été fait. Voici un article publié par la CGT en 2016… où un retrouve un certain M.Macron, alors Ministre de l’Economie.
https://stmicro.reference-syndicale.fr/2016/06/07/communique-stmicroelectronics-et-macron/
C’est un peu le même débat qui resurgit aujourd’hui, sachant que le retard de l’Europe s’est accentué. Problème supplémentaire : l’Europe a délocalisé depuis longtemps une grande partie de son industrie électronique, consommatrice des puces de pointe. Il faut donc à la fois reconstruire la partie avancée de la micro-électronique, en lien avec l’électronique elle-même.
Ceci peut paraître utopique. Mais l’Europe peut elle faire une croix sur l’industrie de base du monde moderne ? C’est un peu le même débat que pour d’autres industries « stratégiques« .
Par ailleurs, même si aujourd’hui les entreprises de puces encore présentes en Europe, dont ST, n’utilisent pas majoritairement les technologies les plus en pointe, elles en auront besoin à un moment. Et si rien n’est fait, la production ira de plus en plus en Asie. De plus la maîtrise des technologies a toujours été très importante pour STMicroelectronics. Qu’en sera t-il plus tard si rien n’est fait ?