Ce nouveau confinement qui ne dit pas son nom, ramène de nombreux parents salarié.e.s un an en arrière. Cependant si l’année dernière demander un arrêt pour garde d’enfants était possible pour tous (moyennant le fait de le savoir et de passer le pas de la demande), cette fois-ci il est difficile pour un salarié en capacité de télétravailler de demander un temps partiel pour garde d’enfants : malgré les annonces de la ministre du travail, le gouvernement n’a publié aucun décret spécifique dans ce sens sur le sujet.
“un salarié en télétravail peut demander à être placé en activité partielle si la garde de son ou ses enfants l’empêche de poursuivre son activité normalement” Tweet de Mme Borne, Ministre du travail
Le direction se retranche donc derrière cet état de fait pour enjoindre les salariés en télétravail à gérer la garde d’enfant, tout en conseillant la séparation stricte de la vie professionnelle et de la vie familiale (sic).
Pour beaucoup, cette situation est intenable psychologiquement : il faut arbitrer constamment ce qui révèle de l’éducation et du bien-être des enfants, avec le boulot. A cela s’ajoute aussi un accroissement des tâches ménagères (repas, ménage supplémentaire, etc..) consommatrices en temps. Encore une fois, des études menées cette année montrent que les inégalités s’accroissent en ce domaine au détriment des femmes.
Les situations individuelles, aussi singulières et complexes soient-elles (avec un enfant en bas âge, un adolescent en difficulté scolaire ou sociale, un enfant en situation de handicap, ou avec plusieurs enfants..) nous ramènent toutes à cette interrogation : quelle éducation souhaitons-nous pour nous enfants ? Au-delà de l’aide scolaire pure à laquelle nous sommes déjà tous inégaux, se pose la question de l’organisation du reste de la journée. Il ne nous semble pas sain de laisser des enfants plantés devant la télé et vaquer seuls à leurs occupations. A l’opposé d’une surveillance pure et simple des enfants, il est important d’affirmer que nous ne souhaitons passer du temps avec eux pour jouer, lire, échanger, etc…
Ne pas être en mesure d’appliquer ces principes d’éducation est une difficulté psychologique supplémentaire.
Avec un an de retour d’expérience et une situation financière extrêmement favorable, on aurait pu s’attendre à ce que la direction et les ressources humaines prennent en compte ces problématiques et offrent aux salariés qui l’auraient demandé des congés pour garde d’enfants (ou les paye à 100% chez eux).
Bien sûr pour cela, il aurait fallu avoir confiance envers les travailleurs et ne pas les considérer par avance comme de possible fraudeurs.
L’exemple d’une petite société… qui a offert des congés supplémentaires à ses salarié.e.s