La CGT STMicroelectronics France dénonce le nouveau plan de suppression d’emplois annoncé par le PDG
ST veut mettre dehors 450 collègues dans le monde. Outre les conséquences sociales très graves dans la situation économique actuelle, ceci signifie un nouvel affaiblissement – après les milliers de licenciements effectués lors de l’arrêt de STEricsson – de la partie « numérique » (téléphonie, décodeurs, multimédia…) de ST. Avec en ligne de mire, si cette politique -financière sans visée industrielle- est poursuivie, de nouveaux « plans » de ce type à craindre à l’avenir, et un risque pour l’emploi industriel sur tous les sites par manque de produits nouveaux. En France, dans la partie numérique, ceci se traduirait par un PDV de 150 personnes et une mobilité vers MMS pour 50 autres. Les sites qui semblent visés sont Grenoble& Crolles, Le Mans-Rennes, Paris, une partie de Sophia. Sont exclus de ces mesures le Manufacturing et MMS (Rousset principalement), et les secteurs (comme Tours) n’appartenant pas au groupe EPS (numérique).
Certes les licenciements par « désignation » sont pour le moment évités, et la campagne de la CGT auprès des pouvoirs publics a sans doute contribué à cela, mais des emplois supprimés restent des emplois supprimés. Finalement les subventions versées à ST (plus de 200 Millions par an en France dont le fameux NANO 2017) servent à verser des dividendes, 360M$ en 2013, et à payer des départs ! Piètre résultat ! La CGT s’alarme aussi de la séparation de plus en plus grande faite par le PDG entre la partie SPA « l’analogique » et EPS « le digital ». Que ce soit au niveau financier ou dans le concret, puisque les performances de chaque entité sont analysées séparément et que la mobilité n’est envisagée qu’à l’intérieur du groupe EPS. Quel sens ceci a-t-il? Quel est le but visé ? Est-ce la séparation de ST en deux qui est ainsi en cours de concrétisation ? L’orientation poursuivie par l’entreprise est le strict contraire de ce qui serait nécessaire pour la développer ainsi que l’industrie microélectronique, avec les emplois qui en découlent, en Europe et en France. La stratégie suivie semble se résumer à réduire les coûts et les emplois, se concentrer sur des niches rentables, réduire les investissements, dégager ainsi une trésorerie qu’on utilise pour payer des dividendes en récupérant au passage des subventions publiques : c’est une catastrophe économique. Et pourtant ce ne sont pas les possibilités de développement qui manquent en micro-électronique ! Il nous faut une vision industrielle, avec la volonté de développer les produits nouveaux dans les secteurs clés du secteur de la micro-électronique, et pour cela développer la Recherche et Développement, développer les capacités industrielles. Sans volonté politique forte, notre industrie va péricliter. La CGT poursuivra donc l’action auprès des Etats actionnaires, du gouvernement, et des autorités européennes pour qu’ils impulsent un changement radical de stratégie (le redéveloppement, dans tous les secteurs) et du haut management.
La CGT regrette l’annulation du rendez-vous prévu ce soir avec Mme Fioraso et un membre du cabinet de M.Macron (Courrier cgt 27oct2014 au gouvernement et Courrier cgt cfdt cad 271020141 au gouvernement). Elle estime que les pouvoirs publics seraient bien inspirés de rencontrer les syndicats qui tentent de transmettre les points de vue de l’entreprise « réelle », plutôt que de se contenter de celui des financiers de STMicroelectronics, et de son haut management, qui est incapable de fournir une vision stratégique de développement.