Mardi 7 avril 300 salariés se sont rassemblés devant les entrées du site de Crolles (Mouvement 2015 07.04). La mobilisation ne faiblit pas, malgré la suspension de la grève illimitée il y a une semaine. Les débrayages ont commencé il y a 21 jours, au lendemain de l’annonce de la chute de l’intéressement. Les salariés sont particulièrement exaspérés par la disproportion entre le traitement réservé aux actionnaires et dirigeants, et celui destiné aux salariés, à qui on impose de multiples conditions et objectifs pour récolter quelques sous. D’où les nombreuses carottes qui ornaient le rond-point du site. Sur le fond aucune négociation réelle ne s’est réellement engagée. Y compris sur les questions purement locales. Refus par exemple de titulariser les intérimaires. Refus de revoir la réorganisation du travail qui a déqualifié le travail de beaucoup. Cette intransigeance explique la présence de la CFDT dans l’action d’hier.
Un autre point est très important : les salariés lient leurs revendications aux questions industrielles. A la direction qui prétend que les mouvements menaceraient l’avenir, les salariés rappellent que c’est en fait les nombreuses erreurs de la direction et la stratégie de sous-investissement qui ont conduit à la crise actuelle. Il faut donc redresser à la fois la stratégie industrielle et le statut social. En renonçant par exemple à la distribution de dividendes (500 M$ en 2014 !).
Et comme ST n’est pas une entreprise comme une autre, mais a un lien très fort avec les pouvoirs publics (l’Etat actionnaire, les subventions publiques comme Nano2012 et 2017), les salariés se sont ensuite rendus en manifestation pédestre à Crolles où ils ont rencontré une adjointe au Maire.
Le mouvement va se poursuivre, mixant des actions dans l’entreprise, et des « temps forts » avec notamment l’interpellation des pouvoirs publics. Une nouvelle action est prévue en ce sens le 14 avril.
Le 14 avril se tiendra par ailleurs la deuxième séance des NAO. Une séance que la direction veut soporifique, mais où nous comptons bien rappeler les exigences salariales qui font aussi partie des revendications discutées dans le mouvement de Crolles. Une échéance qui concerne aussi les autres sites de STMicro en France.
A Grenoble une pétition est en cours de signature. De nombreux débrayages se poursuivent au Test. A Rousset un premier tour d’équipes a été organisé. A Tours les syndicats se concertent.
La CGT appellent les salariés à augmenter la pression en liant partout avenir industriel , questions sociales et changement de stratégie et de direction de l’entreprise.