L’Europe veut amplifier une association « industriels, UE, États »
Voici un résumé de la rencontre entre le secrétariat du comité européen (le secrétaire est Henri ERRICO, élu CGT) avec Mr Rouhana, Directeur « Composant & Systèmes » Commission Européenne, DG CONNECT (il dépend directement de Gunter Oenttinger, remplaçant de Neelie Kroes) et M. Willy Van Puymbroeck responsable de l’unité « nanoélectronique » de la société de l’information et des médias de la Commission européenne.
M. Rouhana nous rappelle les annonces faites en mai 2013. Ils avaient rencontré 11 groupes industriels dans le secteur des composants : Global Founderies, Imec, Franhaufer, Infineon, NXP, ATMEL, Soitec, Intel, ARM, LETI, et bien sûr STM avec Bozzoti.
La feuille de route était l’aide aux investissements pour 2017 lié aux marchés des nouvelles technologies : télécom, internet des objets, automobile, ville connectée… L’UE encourage les industriels dans ces secteurs à investir en R&D, afin de doubler progressivement la production en UE.
Les 11 industriels ont demandés pour cela 35 Milliards d’€ sur dix ans.
M Rouhana croit à un partenariat public-privé et donne un exemple : pour la R&D sur le FDSOI 1.2 milliards ont été attribués par l’UE, 1,2 milliards par les États et 2,4 Milliards engagés par les industriels.
L’Europe veut amplifier cette association « industriels, UE, États ». D’ailleurs, 25 états membres sur 28 ont validé un partenariat avec les laboratoires LETI, IMEC et FRANHAUFER afin de les aider à assumer les coûts élevés de la R&D avancée et de transformer cette R&D en capacité de production.
Il a rajouté :
- L’UE facilite le cofinancement public-privé des Etats pour l’innovation dans la production.
- L’UE peut prendre en charge 10% des coûts d’une nouvelle ligne de production qui développerait un nouvelle techno innovante.
Il a de nouveau insisté que tout était mis en œuvre pour aider les industries innovantes.
Ainsi, l’UE a doublé ces dix dernières années les sommes allouées pour le transfert de la R&D vers la production. Elle a révisé des lois contraignantes, afin de faciliter l’investissement des États dans les industries innovantes.
En particulier, elle a mis en place le fond d’investissement FEI de 315 Milliards d’€ pour, je cite : »Faire face au manque d’investissements suite à la crise« . C’est un prêt consenti à des taux très avantageux sur 20 ans. Il n’a été utilisé pour l’instant que par… les gestionnaires d’autoroute (!)… pour développer le télépéage et les routes connectées et R&D sur les routes productrices d’énergie.
Gunter Oenttinger (remplaçant de Nelly Kros) croit vraiment, nous a-t-on dit, dans le renforcement du secteur industriel et de la microélectronique en particulier. (Il remercie Nelly Kros car sans elle l’UE n’aurait pas de telles ambitions.)
Ainsi, l’UE met tout en œuvre pour qu’il y ait une alliance ou un partenariat avec Global Founderies et STM sur le 22 nano et le développement du FDSOI. Pour l’instant, l’accord n’est pas trouvé. Pour l’UE STM est l’acteur n°1 du secteur et est au cœur de tous ces « nœuds technologiques« .
Suite à ce discours plein d’enthousiasme et de volonté de réussite de l’UE face à la concurrence de l’Asie et des USA, nous lui rappelons la triste situation de STM. Il nous donne l’exemple de NXP que tout le monde croyait « fini« . En conclusion, il nous dit qu’il faut « un peu de temps » et « la bonne volonté des industriels pour une mise en commun de la R&D pour faciliter l’innovation et donc la production« … Sans oublier que nous avons la chance d’avoir trois laboratoires de renommée internationale en UE sur lesquels nous appuyer.
La réunion se termine au bout d’une petite heure, sur une conclusion que nous vous laissons interpréter mais pour le moins « générale », et sans solution à court terme, si ce n’est le rappel de l’existence du fond FEI. À suivre…