Après les curieuses déclarations de M. Macron, la vigilance s’impose !
Lundi 23 mai une délégation CGT & CFDT était devant Bercy pour rappeler au gouvernement : « A ST il faut 0 dividende », et « changer de stratégie ». Des rassemblements s’étaient tenus à Bouskoura, Muar, Castelleto, Agrate, Grenoble, dans le cadre d’une action coordonnée de 7 syndicats de ST.
Le 25 mai, alors que l’Assemblée Générale des actionnaires de ST validait des dividendes (seulement) diminués de 40%, M. Macron, auditionné par le Sénat, déclarait en parlant de ST : « On a un management qui ne répond plus à nos objectifs (…) et qui a, à plusieurs reprises, tiré contre son camp », réclamant son remplacement par une « équipe volontariste ». Il critiquait aussi la baisse insuffisante des dividendes « une logique de court terme de maintien du cours de l’action qui objectivement n’est pas notre priorité ».
La baisse des dividendes – certes insuffisante – et les déclarations de M.Macron montrent l’impact de la campagne que nous menons depuis un certain temps. Mais M. Macron n’est ni journaliste ni syndicaliste : à son poste, il pouvait et peut agir. Or lui et son gouvernement ont laissé faire l’arrêt des décodeurs et la sortie du numérique complexe. Aujourd’hui les dégâts sont là : licenciements dans le monde, PDV en France, ambition réduite. Les dividendes restent élevés. L’équipe dirigeante est toujours là… et ST poursuit son déclin.
Alors que peuvent signifier les propos de M. Macron ?
- Y a-t- il un aspect de pure stratégie personnelle ?
- S’agit- il de faire monter la pression dans les discussions avec l’Italie ? Nos camarades du syndicat CGIL ont d’ailleurs réagi par un communiqué titré « Le gouvernement français fait la leçon au management, l’italien se taît ». C’est cependant inhabituel. On agit plutôt en coulisse à ce niveau.
Quoi qu’il en soit, si le gouvernement veut agir, il faut des signes concrets de réorientation de l’entreprise.
Mais ces déclarations peuvent aussi servir à masquer la responsabilité de l’Etat actionnaire qui ne met pas les moyens nécessaires pour imposer un redémarrage de ST.
Voire un moyen de se dédouaner d’une issue négative comme un démantèlement de l’entreprise. Notons sur ce point qu’il n’y a toujours pas de réelle synergie entre les diverses branches de ST.
Il est donc extrêmement important de ne pas baisser la garde. Il faut poursuivre la mobilisation en insistant sur les points suivants :
- Changement de l’équipe dirigeante de ST et mise au point d’une stratégie de relance de toute l’entreprise, notamment de sa partie numérique, accompagnée de moyens supplémentaires venant de l’Europe et/ou des États actionnaires
- Gel complet du versement des dividendes, relance des investissements et de la politique sociale pour motiver les salariés
- Nécessité d’une coopération réelle et approfondie entre les branches « italienne » et « française ». Maintien de l’intégrité de l’entreprise et de sa capitalisation franco-italienne.
- Recherche de partenaires au niveau européen pour faire un « Airbus » de la microélectronique, sans démantèlement de ST.
L’aspect international de cette campagne doit être renforcé. Une première réunion de coordination mondiale des syndicats de ST va être organisée en septembre par IndustriALL Global Unions, la structure syndicale qui coordonne les syndicats de la planète.
CGT STMicroelectronics France 07/06/2016