STMicroelectronics est née de la volonté des pouvoirs publics de créer une industrie européenne des semi-conducteurs. La CGT et les syndicats italiens de ST, les élus du Comité Européen, ont une solide tradition de travail commun et de solidarité internationale, avec des initiatives communes régulières. Aujourd’hui cette coopération s’étend au monde entier.
Le Brexit nous interpelle forcément. Il pose des questions fondamentales sur la façon dont l’Europe se construit, peu attentive aux besoins réels des populations et sans véritable projet de développement industriel. Les avis sur le Brexit sont divers. Mais ce qui est sûr c’est que certains partis ultra-nationalistes ont mené une forte campagne anti -migrants, voire raciste. Une tonalité voisine de celle du Front National en France. Tout à fait opposée aux valeurs de la CGT. L’Europe a peu à voir avec cela.
Par contre il y a un vrai problème avec la façon dont cette Europe se construit. Notre confédération a ainsi réagi le 24 juin :
« Loin de contribuer à la cohésion des peuples européens, les politiques européennes ont entraîné une dégradation des conditions sociales, et des services publics, pesé sur les salaires et généralisé la précarité l’emploi. Elles ont ouvert en grand la porte au repli nationaliste, aux partis populistes voire xénophobes. (…)
La CGT appelle à rompre immédiatement avec les politiques d’austérité et à mobiliser les moyens et ressources européens pour lutter contre les inégalités et la précarité, augmenter les salaires et les minima sociaux, renforcer les services publics et réaliser les investissements publics comme nous le proposons avec la Confédération Européenne des Syndicats »
Concernant le social, on voit bien l’obstination du gouvernement Français à maintenir sa loi anti-Code du Travail.
Concernant les investissements nécessaires, l’exemple de la micro-électronique est frappant.
En décembre 2015, l’Europe représentait 6,4% des capacités de production de l’industrie des semi-conducteurs, contre 14,2% pour les États-Unis et 69,2% pour les pays d’Asie (Taiwan, Corée, Japon, Chine).
Aujourd’hui, rien n’est fait pour relancer cette industrie. Pourtant ce sont les pays fondateurs de l’Europe (Allemagne, Italie, Pays-Bas, France…) qui sont les plus concernés car c’est chez eux que subsistent des bases de cette industrie.
Aujourd’hui, les dirigeants Français, Italiens ne font rien pour sortir STMicroelectronics du marasme. En France, de M.Macron à M.Hollande en passant par M.Valls, tout le monde semble aux abonnés absents. Comme seule perspective, ST lance son Plan de Départs Volontaires de 430 personnes en France, sans compter les 1400 suppressions de postes à l’étranger, rayant ainsi plus de 20 ans d’expertises autour des systèmes digitaux complexes. …
Quant aux autorités européennes, elles ne font rien pour impulser une coopération entre les sociétés présentes en Europe.
Tout le monde s’accorde à dire que la micro-électronique est « stratégique ». Pour la CGT cela signifie qu’elle est la base de toutes les industries modernes, qu’on doit donc la maîtriser aussi en Europe. Au niveau de la recherche et de la production. Qu’elle peut créer des emplois et des richesses.
Bref, ce qui a été possible dans le spatial (avec Ariane) ou l’aéronautique (avec Airbus) doit se réaliser d’urgence en micro-électronique.
Une nouvelle fois nous interpellons donc les gouvernements et les autorités impliquées. L’annonce de centaines de suppressions d’emplois en France par Intel, en micro-électronique, montre l’urgence d’un plan global de relance, intégrant toutes les composantes de notre industrie.
CGT STMicroelectronics France, le 2/7/2016