La CGT de ST qui a toujours été très engagée dans la défense de l’industrie micro-électronique en France et en Europe suit attentivement le débat qui s’est relancé suite au Covid et aux propositions de M.Breton et de la Commission Européenne. Elle a récemment écrit à M.Le Maire sur ce sujet.
Un article des Echos est paru le 13 octobre.
La letter A du 20 octobre consacre un article au positionnement de M.Chéry.
« Le chef de file du groupe franco-italien voit le centre de gravité médiatique et politique du secteur se déplacer à Bruxelles depuis plusieurs mois, avec la volonté de l’Union Européenne de créer un consortium de plusieurs acteurs afin de lancer un plan de développement des semi-conducteurs pour un montant minimal de 20 à 30 Milliards d’Euros. Le projet est appuyé à Bruxelles par Thierry Breto commissaire en charge du marché intérieur. Ce dernier y voit une occasion idoine en matière de politique industrielle, de mieux coordonner les investissements publics du Vieux continent dans le secteur. Objectif : parvenir à un « Chip Act » européen pour début 2022.
Mais cette ambition européenne portée par la Commission « géopolitique » d’Ursula von der Leyen n’est pas encore complètement en phase avec les différentes entreprises des semi-conducteurs en Europé. En l’occurence, Jean-Marc Chery a déjà laissé entendre publiquement qu’il n’engagerait pas son groupe sur certains terrains notamment celui de la technologie dite des 3 ou 4 nanomètres. Le taiwanais TSMC va par exemple mettre 100 milliards de $ d’ici 2022 pour graver des puces aussi fines. STMicro qui compte plus de 10 000 salaries en France, pourrait miser par exemple sur le processeur FDSOI et ses debouches dans le secteur de la défense. Chose sûre, compte-tenu des tensions croissantes entre Taiwan et la Chine, la concentration de la production de 70% des puces dans les mains du petit tigre asiatique est devenue un problème politique »
Sur ce sujet des investissements de TSMC, un article avait été publié par Usine Nouvelle dont nous avions rendu compte dans :
https://stmicro.reference-syndicale.fr/2021/10/18/nouvelles-usines-de-semi-conducteurs-et-la-france/
Sans vouloir être trop pessimiste, cette hyper-concentration de l’essentiel de la production de l’industrie de base du monde d’aujourd’hui dans un seul pays est vraiment une aberration ! Notamment pour l’Europe, actuellement hors course.
C’est pourquoi la CGT de ST et Soitec, dans son courrier à B.Le Maire, soutient la nécessité que l’Europe et les industriels présents s’engagent dans un vrai retour dans les semi-conducteurs.