Pour la CGT, l’impérialisme et la guerre n’ont jamais été une option
L’internationalisme est une valeur essentielle de notre organisation syndicale. Nous nous sommes toujours rangés du côté des peuples opprimés et cela constitue un fil rouge dans notre histoire : la CGT a été partie prenante de la résistance face aux nazis et au régime de Vichy; nous nous sommes opposés aux guerres d’Indochine, d’Algérie, du Vietnam…; nous avons défendu la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud; en 2019, le syndicat CGT des dockers du Havre et de Marseille ont refusé de charger des armes à destination de l’Arabie Saoudite tuant de milliers de civils yéménites; et plus récemment, la CGT soutient le peuple ukrainien contre l’agression de la Russie…
Pour la paix et contre une économie de guerre, la CGT dénonce les récentes déclarations des dirigeants du monde, visant à propager les guerres partout, pour les profits de quelques-uns, au détriment de la vie de milliers de civils et du droit international.
Concernant la Palestine, la CGT interpelle ST, mais rien ne se passe.
Le 3 juin 2024, la CGT s’est adressée à la direction de ST par une lettre ouverte à propos de la situation à Gaza . Nous demandions (et demandons toujours !), à la direction “de prendre des mesures fortes et urgentes pour garantir que notre entreprise, STMicroelectronics, ne participe ni de près ni de loin au massacre en cours à Gaza et en Cisjordanie, perpétré par l’État d’Israël.” notamment :
- de suspendre immédiatement toute collaboration avec les entreprises du secteur de la défense israélienne, y compris hors armement, tant que les droits du peuple palestinien ne seront pas complètement respectés,
- de rendre public, et notamment de communiquer au CSEC et aux CSE locaux, l’ensemble des partenariats en cours avec des entités israéliennes,
- de s’engager formellement à ne plus travailler avec des intermédiaires commerciaux qui permettent à des États criminels de se procurer des composants STMicroelectronics et de contourner les embargos.
Lors du CSE central des 19 et 20 juin 2024, la direction a répondu vaguement qu’elle respectait les obligations internationales, qu’elle effectuait régulièrement des contrôles sur l’utilisation finale de ses produits, « destinés à des fonctionnalités civiles et pas autre chose ». Cette réponse est évidemment insuffisante, d’autant qu’un récent reportage sur France TV a montré que des puces ST étaient encore utilisées dans des drones russes, malgré l’embargo.
Quelles sont les relations entre STMicroelectronics et Israël
- ST a un chiffre d’affaires de 120 millions de dollars en Israël, a ouvert un centre de ventes en 2002, un centre de recherche et développement en 2012, un centre d’innovation en 2018.
- La fonderie israélienne Tower Semiconductor, spécialiste des circuits analogiques et capteurs thermiques pour l’armement, a signé un partenariat avec ST pour produire à Agrate en Italie.
- ST se vante de jouer un rôle de booster d’innovations en partenariat avec différentes entreprises israéliennes : IAI (Israël Aerospace Industries) fournisseur directe de l’armée Israélienne et plus gros employeur d’Israël, ADASKY pour des caméras infrarouge, Hands On Training qui a pour client Rafael une entreprise d’armement israélienne.
- AMAT est fournisseur d’équipements pour ST, son 2e centre de R&D après celui des Etats-Unis est implanté en Israël avec plus de 2000 salarié-es.
- ST fournit des puces à SCD – SemiConductor Devices, entreprise israélienne de drones.
- ST a pour client Mobileye, une société israélienne pour laquelle sont fabriquées notamment les puces EyeQ pour le véhicule autonome.
Israël est un pays militarisé et l’industrie de l’armement occupe une place structurante. Tout produit électronique a de fortes chances de terminer dans une application militaire et d’être utilisé pour maintenir l’occupation de la Palestine et le système d’apartheid, dont sont victimes les Palestinien-nes.
A Gaza ou en Cisjordanie, c’est l’humanité qu’on assassine
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 50 000 Palestinien-nes ont été tués selon les chiffres du ministère de la santé palestinien, chiffres considérés fiables par l’ONU. “Le nombre d’enfants présumés tués en seulement quatre mois à Gaza est plus élevé que le nombre d’enfants tués en quatre ans dans l’ensemble des conflits à travers le monde » toujours d’après l’ONU.
En Cisjordanie, au moins 1000 Palestinien-nes ont été tués. Le 23 février 2025, le gouvernement israélien a annoncé que son armée a vidé de ses habitants trois camps de réfugié-es palestinien-nes du nord de la Cisjordanie occupée, ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Shams, et qu’elle avait pour ordre d’interdire le retour de leurs habitant-es.
Après une courte trêve dans la bande de Gaza, l’offensive israélienne a repris depuis le 18 mars 2025. Il est clair que le gouvernement Israélien n’a jamais souhaité passer à la 2ème phase de l’accord de cessez le feu. Les jours qui précédaient, les propositions de la ligue Arabe sur la reconstruction de Gaza éteint balayées par le gouvernement israélien, et pire la proposition de Donald Trump d’épuration ethnique – reprise de façon abjecte dans nos médias comme un projet de « Riviera »-, était accueillie à bras ouverts.
Israël ne respecte pas le droit international
Un très grand nombre des résolutions du Conseil de sécurité ne sont pas respectées par Israël. Par ailleurs, une quarantaine de résolutions n’ont pas pu être adoptées en raison de vetos opposés par les États-Unis. Entre 1948 et mars 2024, le Conseil de sécurité a adopté 229 résolutions sur la colonisation israélienne, le statut de Jérusalem et sur le retour des réfugiés palestiniens, qui sont demeurées sans effet.
Aujourd’hui, Israël est accusé d’un plausible génocide par la Cour Internationale de Justice dans son ordonnance du 26 janvier 2024, le Premier ministre Benyamin Netanyahou se promène en toute impunité alors que la Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La Secrétaire générale d’Amnesty International s’est aussi exprimée : « Les États doivent aussi prendre des mesures immédiates pour prévenir les crimes de droit international, notamment en instaurant un embargo total sur les armes à l’encontre d’Israël. ».
Ne soyons pas complices de génocide
Nous ne pouvons rester indifférents face à cette situation. La CGT est solidaire du peuple palestinien. Nous voulons :
- un cessez-le-feu immédiat et pérenne à Gaza,
- le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, la fin de l’occupation,
- un embargo sur toutes les livraisons d’armes, de munitions et de composants militaires,
- la mise en œuvre de sanctions diplomatiques et économiques (notamment la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël).
En tant que salarié-es de STMicroelectronics, nous ne pouvons accepter que notre travail serve un Etat qui assassine la population de Gaza ou de Cisjordanie. Parce que nous savons, nous ne pouvons rester sans rien dire. ST doit mettre fin à toutes ses collaborations : non à la production de puces qui tuent, non à la collaboration avec un État génocidaire !
En partenariat avec l’organisation Urgence Palestine, la CGT STMICROELECTRONICS appelle les salarié-es à se mobiliser en grève
Rassemblement devant STmicroelectronics Crolles
Jeudi 10 avril 2025 de 11h30 à 13h30
Stop à l’armement d’Israël
Solidarité avec la Palestine