Rapport de Situation Comparée 2013 : on nous prend pour des quiches !
La direction nous a présenté les 15 et 16 mai, le Rapport de Situation comparée, ainsi que des indicateurs complémentaires, c’est à dire plus de 30 pages de chiffres permettant normalement de faire le point sur l’état des lieux de la situation des femmes comparée à celle des hommes dans l’entreprise
1er problème : d’après la DRH, jusqu’à présent rien ne prouve qu’il y a discrimination à ST et donc a priori, les écarts de salaire et de carrière constatés sont “normaux” ou dus au hasard !! D’après la CGT, ce serait quand même étrange que les femmes soient discriminées partout dans le monde sauf à ST ! Donc les écarts de salaires et de carrière en défaveur des femmes ne sont pas le fait du hasard mais bien le résultat d’une discrimination ancrée profondément dans notre société.
2ème problème : les résultats eux-mêmes. Depuis la mise en place de l’accord les progrès constatés vers l’égalité sont très lents… voire inexistants ! Et cette année on constate même des reculs :
- en 2012, à salaire quasiment équivalent, les opératrices avait 3 ans et 2 mois d’ancienneté de plus que les opérateurs ; en 2013 c’est 3 ans et 11 mois
- en 2012, à ancienneté équivalente, les ingénieurs femmes gagnaient en moyenne 519 € de moins que les hommes ; en 2013 c’est 537 € de moins
3ème problème : on ne peut discuter de rien, on a passé 7h à faire des constats sans en tirer aucune conclusion ni aucune action. A ce rythme-là, l’égalité ce n’est pas pour bientôt !
Négociation de l’accord égalité professionnelle : on ne laissera pas faire !
C’est la troisième fois que nous distribuons un tract pour faire état de l’avancée de la négociation sur le nouvel accord égalité femmes/hommes. Il y a urgence un mettre en place un plan ambitieux pour aller vers l’égalité entre les femmes et les hommes à ST. Malheureusement, ce n’est pas vraiment l’état d’esprit de la direction :
1er problème : cette année, lors des NAO, aucun budget spécifique n’a été mis en place pour rattraper les écarts de rémunération. Donc les écarts vont rester tels quels voir empirer comme cette année.
2ème problème : dans l’ancien accord, le remplacement des congés maternité était obligatoire. Ce n’est plus le cas dans la proposition de la direction pour le nouvel accord.
3ème problème : la direction a enfin ajouté des objectifs de réduction des écarts de salaire, ce qui est une obligation légale ! Mais rien ne précise si c’est à ancienneté égale et ils sont dérisoires (0.5 point pour les OATAM et 1.5 points pour les I&C) ! La direction se contente donc de l’état actuel de discrimination…
Pour les I&C, l’écart s’est réduit de 2.15% en 7 ans. C’est bien peu.
A ce rythme-là, on peut espérer un écart à 0 en 2053. Par ailleurs, il n’y a aucune femme dans les dix plus hautes rémunérations de la société.
Pour la CGT, et sans doute pour d’autres syndicats, c’est inacceptable. En l’état actuel, il est hors de question pour nous de signer un accord qui est en recul par rapport au précédent et qui ne contient aucune véritable action ni aucun véritable objectif pour améliorer la situation.
Si la DRH restait sur sa position niant l’évidence et refusant d’agir, les femmes devront alors s’organiser et se mobiliser pour défendre leurs droits.
Pour avancer vers l’égalité entre les femmes et les hommes, nous voulons :
- Des objectifs chiffrés de réduction des écarts de salaires : à ancienneté égale, les salaires des femmes doivent être égaux à ceux des hommes dans 3 ans
- Des objectifs chiffrés pour l’évolution de carrière : la répartition des coeff et JG doit être équivalente pour les femmes et les hommes quelques soit la filière dans 3 ans
- La revalorisation (coeff, JG, salaires) des filières occupées majoritairement pat les femmes (formation, program management…)
- Un budget spécifique dédié aux rattrapages des inégalités de salaires femmes/hommes, et qui ne vienne pas diminuer les augmentations de salaires nécessaires pour tous et toutes.