Lors de ce CA, les représentants CGT on fait la déclaration suivante (extraits) :
Des annonces majeures ont été faites par la direction de STMicroelectronics le 27 janvier 2016 : décision de stopper nette toutes les activités « numériques » avancées de l’entreprise, de faire un plan de départs volontaires de 430 personnes sur 3 ans et un plan de mobilités internes de 600 personnes en France. Les salariés de CPD des autres pays sont quant à eux licenciés.
Dans les faits, c’est une régression majeure de l’entreprise qui est annoncé : régression sur le nombre de produits développés, régression sur le nombre de marchés adressés, régression des méthodologies de designs complexes, régression en termes d’emplois, régression des ambitions technologiques de STMicroelectronics, …(…)
En termes de stratégie, il s’agit en fait d’une gestion financière et boutiquière de l’entreprise, marquée par un manque de connaissance des marchés, et un manque récurrent d’investissements.
Malgré tout, un travail considérable a été effectué par nos collègues de CPD pour revenir au premier plan avec une gamme de produits correspondant aux attentes du marché.(…) Ces produits ont été très bien reçus par les clients et se sont révélés plus avancés que ceux de nos concurrents. Ce qui laissait espérer un redémarrage de l’activité pour les années 2016-2017.(…)
Cette activité arrêtée est la partie la plus complexe de tous les produits de ST. Elle nécessite de l’investissement, des développements complexes conjoints hardwares et softwares, mais aussi le développement de technologies très avancées, dont la R&D (…). En arrêtant les investissements et les développements nécessaires à cette activité, la direction hypothèque l’avenir de toutes ses autres activités, notamment l’automobile et les microcontrôleurs. (…)
La direction de STMicroelectronics sort du numérique, avec comme conséquence une perte de compétences énorme et un affaiblissement immédiat des sites de Grenoble, Crolles, Paris et le Mans. (…)
Il est urgent d’opter pour une stratégie de développement industriel, financée au début par la réorientation des sommes considérables gaspillées par une politique hors de propos de versement des dividendes, et en utilisant les importantes capacités d’endettement de ST. (…)
La CGT de STMIcroelectronics demande à l’état français et à l’état italien d’intervenir pour:
- l’arret du plan actuel et le maintien des activités numériques « complexes »,
- changer le PDG, son équipe et la gouvernance de STMicroelectronics,
- exiger une stratégie à même d’assurer le développement de cette entreprise,
- réaffecter des dividendes à la R&D et à l’investissement industriel et social,
Les États français et italien ont un rôle important à jouer dans le développement de l’industrie de la microélectronique en France et en Europe, ils doivent intervenir de manière volontariste, à la fois en assurant des moyens, mais aussi en imposant une stratégie industrielle à la hauteur des nécessités, avec une direction renouvelée.(…)