Loin des Bahamas

Dans un entretien publié dans « Usine Nouvelle » le 23 juillet 2020,

https://www.usinenouvelle.com/article/nous-voulons-concurrencer-sony-et-ams-dans-les-capteurs-a-temps-de-vol-assure-le-patron-de-stmicroelectronics.N988479

notre PDG M.Chéry aborde ainsi la question du télétravail :

« Les salariés s’interrogent sur l’organisation de travail post-Covid. Est-ce que
STMicroelectronics va accorder plus de place au télétravail qu’avant la crise ?

ST fait de l’innovation sur toute la chaîne de valeur, depuis la R&D jusqu’à la fabrication et le test. Et il le fait au travers de ses écosystèmes intégrés à Agrate, Catane, Crolles, Tours, Rousset ou encore Singapour. L’organisation de travail se traite au niveau de chaque site.
Mais nous faisons extrêmement attention au maintien du lien social entre la société et les salariés. Ce lien se fait au sein de l’entreprise et non à la maison. Les outils numériques de communication à distance comme Teams soulèvent une vraie réflexion par rapport aux voyages et aux impacts environnementaux des déplacements. Nous avons 11 sites de production, 80 bureaux et 100 000 clients dans le monde. Nous avons pris conscience de l’efficacité de ces outils qui pourront remplacer certains voyages avec beaucoup de gain de temps. Le monde post-Covid sera un monde qui voyagera moins et qui utilisera plus ces outils numériques pour échanger entre nous ou avec nos clients. Moi-même, j’ai pris l’habitude de dialoguer avec mes pairs de cette façon. Le monde d’après, c’est ça. Ces outils rendent la vie plus facile à certaines catégories de personnel (personnes fragiles, en garde d’enfant, etc.). Offrir ce confort de travail aux employés qui en ont besoin, oui. Mais permettre à des salariés de travailler sur transat aux Bahamas, non. »

Ce que l’on retient de ce texte, c’est la dernière phrase. Méprisante, provocatrice.

Et pourtant…

  • Le télétravail, imposé du jour au lendemain à tous les salariés qui le pouvaient, a été bien utile à l’entreprise ! Malgré cette période longue et angoissante, les salariés ont maintenu l’essentiel de leur activité, ce qui a permis à l’entreprise de conserver sa productivité. On est loin des Bahamas !
  • Loin des Bahamas aussi, quand il fallait notamment jongler entre les impératifs
    professionnels et par exemple la garde d’enfants ! Et pour une partie des salariés, le télétravail s’est traduit par un travail plus intense, et parfois une forte pression.

L’mage utilisée par M.Chéry est révélatrice. Les Bahamas ne nous font pas rêver. C’est un paradis fiscal et un lieu touristique fréquenté principalement par des personnes fortunées. Plutôt l’univers des « Board » des sociétés que celui des salariés ordinaires… surtout quand on « oublie » de les augmenter !

Au-delà de cette phrase fort regrettable du PDG la CGT estime que le télétravail peut être utilisé de deux façons :

  • De manière régulière, en renforçant les droits de l’accord existant (la CGT a fait des propositions propositions CGT Télétravail le 30 juin ) sachant que bien sûr il faut maintenir une forte présence sur sites pour conserver notre collectif de travail, et les relations sociales et professionnelles qui vont avec ;
  • De manière exceptionnelle, pendant la crise actuelle, en augmentant le temps de télétravail pour tous, par rotation, pour la santé de tout le monde.propositions_CGT_Covid_28072020

 

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Une réaction

  1. Nos salaires à nous au vu des augmentations octroyé par STMicroelectronics, ne nous permettent pas, à nous salariés landa, de télétravailler aux Bahamas. Paradis fiscal, ne l’oublions pas.

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