Dans les choux ou l’intox de l’indox, partie 3

Nous poursuivons notre analyse critique de l’index gouvernemental et de son application à ST… On peut lire les deux premières parties en cliquant sur ces liens :

https://stmicro.reference-syndicale.fr/wp-admin/post.php?post=2645&action=edit

https://stmicro.reference-syndicale.fr/wp-admin/post.php?post=2665&action=edit

Le reste de l’indicateur

L’index est constitué de 5 parties.

Indicateur d’écart de rémunération, détaillé précédemment.

En 2020, ST a marqué 38 points sur 40, alors que les écarts sont problématiques pour toutes les catégories.

Indicateur d’écart de taux d’augmentations individuels

Cet indicateur ne compare absolument par les taux d’augmentation des femmes et des hommes, mais la proportion de femmes augmentées et la proportion d’hommes augmentés…

Il est tout à fait possible d’avoir la situation suivante : sur un groupe de 10 femmes et 10 hommes, 9 femmes sont augmentées de 0.1 % (soit 90 % des femmes augmentées) et 8 hommes sont augmentés de 10 % (soit 80 % des hommes). L’indicateur sera favorable aux femmes car il y aura en proportion plus de femmes augmentées que d’hommes… il suffit de bien régler le curseur sur le nombre de femmes augmentées, sans aucun engagement sur les montants des augmentations.

Sur cet indicateur, ST marque 20 points sur 20.

Indicateur d’écart de taux de promotions

Cet indicateur compare le taux de femmes promues par rapport au taux d’hommes promus. Toujours sans aucune garantie sur l’aspect quantitatif des promotions (notamment sur les éventuelles augmentations de salaires).

Sur cet indicateur, ST marque 15 points sur 15.

Pourcentage de salariés ayant bénéficié d’une augmentation dans l’année suivant leur retour de congé maternité

Cet indicateur donne le pourcentage de femmes augmentées pendant leur congé maternité (et non parental). C’est une obligation légale de l’employeur. En gros, cet indicateur mesure surtout le respect de la loi.

Sur cet indicateur, ST marque 15 points sur 15

Nombre de salariés du sexe sous-représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations

Pour ST, c’est le nombre de femmes dans les 10 plus hautes rémunérations en France. Cela ne prend pas en compte les effectifs monde, ce qui biaise fortement cet indicateur dans le cadre d’une multinationale.

Il n’y a qu’une femme dans les 10 plus hautes rémunérations de ST France. Mais il est aussi bon de rappeler qu’aucune femme n’est présente dans l’équipe de direction de ST, ce qui fait de ST une des 3-4 bonnets d’âne du CAC40. Et une femme pour 26 hommes parmi les « VP ».

Sur cet indicateur, ST marque 0 points sur 10

Au total :

Pour 2020, ST affiche un index de 88/100… Mais que veut réellement dire cet index ? Sûrement pas que les femmes doivent se satisfaire de cette situation. Et ce n’est pas l’ambition molle du futur accord qui va changer les choses.

Nous pensons clairement que l’objectif de ST n’est absolument pas de régler une fois pour toutes les discriminations systémiques des femmes à ST, mais de faire en sorte de gagner un point d’index par-ci, par-là en promouvant quelques femmes parmi les hauts revenus notamment, partie de l’index où ST perd le plus de points et où ST peut en gagner le plus facilement sans coût réel sur la masse salariale.


Idées de lecture : viennent de paraître deux livres qui étudient les inégalités femmes/hommes dès la … préhistoire. Mais tout se tient !

 

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