32 h et sens au travail

Combien d’entre vous doute sérieusement du sens de leur travail ?

Depuis des décennies, les nouvelles méthodes de management, la gestion scientifique du travail, la recherche permanente de l’efficacité et de la productivité, l’atomisation des tâches, le manque de reconnaissance, la stagnation des salaires… détruisent le sens du travail. A quoi bon se tuer à la tâche, si c’est pour gagner un burn out et voir le résultat de son travail abîmer la planête et enrichir une fraction limitée de la population ?

La bataille pour le temps de travail est une lutte acharnée entre le patronat d’un côté qui trouvera toujours que les salariés ne travaillent pas assez et coûtent trop cher, et les salariés qui souhaitent passer le moins de temps possible au travail tout en ayant de quoi vivre dignement.

Mais la question du sens est un corollaire de cette bataille : si le travail n’a pas de sens, alors il faut trouver ce sens ailleurs.

Une réduction du temps de travail permettra de trouver du sens ailleurs et pas seulement pour rester tranquille à mater des séries sur Netflix. Ce temps pourrait être utilisé pour des tâches tellement variées que la liste suivante pourra être complétée de nombreuses autres activités :

  • Avoir un temps en semaine pour prendre soin de soi et de ses proches (suivi médical, démarches administratives…),
  • S’investir dans des associations, collectifs, syndicats pour tenter d’atténuer les effets de trouver du sens à ce monde qui ne tourne pas rond,
  • Passer du temps avec ses proches,
  • Avoir des activités créatives ou sportives…
  • ralentir son rythme de vie

Prendre le temps de lire, s’informer et débattre afin d’améliorer sa vision du monde

  • ou regarder des séries Netflix…

Se poser la question du temps de travail, c’est aussi se poser la question du travail non rémunéré : dans le monde capitaliste néolibéral, le travail non rémunéré n’est jamais pris en compte, alors qu’il est fondamental dans l’équilibre de la société. C’est d’ailleurs un impensé de la réforme des retraites : les personnes qui sortent du marché du travail rémunéré (c’est le cas des retraités) prennent en charge un part très importante du travail non rémunéré (mandats locaux, bénévolat associatif, aide aux parents âgés, garde d’enfants…) : avec une départ à la retraite plus tardif et dans des conditions de santé plus dégradées, tout un tissu de la vie publique va se dégrader. Réduire le temps de travail permettrait de maintenir ces multiples activités et donner du sens à la vie à toute la population.

Mais peut-être que cette perspective ne ravit pas la classe politique et les chefs d’entreprises : Si le niveau d’engagement des salariés augmentent trop, ils pourraient avoir une résistance plus grande de la population à leurs politiques néfastes.

nous vous invitons à réfléchir sur votre propre temps de travail en répondant à cette enquête :

https://framaforms.org/temps-de-travail-ou-en-etes-vous-1689934097

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