TECHNOLOGIE : ON NE PEUT ACCEPTER LA SORTIE DE ROUTE DE ST MICRO

Il y a quelques mois, les dirigeants de STMicroelectronics, voulant minimiser l’arrêt par ST de la R&D technologique, avait « pronostiqué » la fin de la course à la miniaturisation… ST ayant décidé de s’arrêter au 28, le monde allait respectueusement nous suivre.

Las…

Globalfoundries (qui a racheté les activités R&D d’IBM) annonce que les premiers « design » en 7 nm en techno FinFet débarqueront en 2017 pour une production en 2018. Ceci sera fait dans l’usine Fab8 située dans l’Etat de New York. (et en bonne partie payée par lui). GF choisit de « sauter » l’étape du 10 nm.

Rappelons que Intel, TSMC et Samsung travaillent déjà sur le 14 et le 10 nm (qui devrait être chez ces 3 là en production en 2017).

En FDSOI, Globalfounderies a récemment annoncé du 12nm, à Dresde (après le 28 et le 22). Pour la mise au point de cette 12 nm FDSOI, GF travaille avec l’Imec en Belgique, le Fraunhofer en Allemagne et le Léti en France.

« Une belle réussite française » vient de déclarer la nouvelle directrice du CEA-Léti… Ceci est en partie vrai puisque Soitec et le Léti en sont acteurs et qu’au début ST y était aussi ! Plus un mot de ST dans les propos de la directrice du CEA.

Bref… même si dans ces annonces, il y a… des effets d’annonce, la recherche continue… sans ST et sans l’Europe, aucune de ces sociétés (même si GF a des usines en Allemagne) n’étant à capitaux européens.

Petit rappel sur GF : son siège est à Sunnyvale, Californie. En 2014, IBM a « donné » (en payant GF !) à GF sa filiale semi- conducteurs. L’actionnaire majoritaire ou unique de GF est la société d’investissement ATIC (à capitaux Abu Dhabi)

Que faire ? Accepter ce déclin, cette sortie de route de ST ? Qui va se retrouver sans les deux technologies clefs du semi-conducteur ?

Non ! Malgré les difficultés, malgré les reculs subis, il faut poursuivre le combat pour reconstruire une industrie micro-électronique en Europe, avec une composante franco-italienne qui ait une place réelle.

C’est indispensable pour que l’Europe existe en micro-électronique. C’est aussi la seule chance de ne pas voir ST et ses emplois disparaître progressivement.

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